La Russie fourbit ses armes en blé
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Exerçant une concurrence toujours plus agressive, la Russie s'attaque désormais à la suprématie des Etats-Unis sur le commerce mondial du blé. Elle devient le deuxième exportateur en 2009-2010 et dépasse les Etats-Unis en terme de production en 2009. Une première ! « La tonitruante Russie brandit l'arme des matières premières et ne cache pas ses ambitions », relevait Michel Ferret, responsable Marchés et études de filières de FranceAgriMer, en mars dernier au Salon de l'agriculture.
- Elle modernise son infrastructure portuaire, notamment à Tuapse, le deuxième port sur la mer Noire après celui de Novorossisk, ainsi qu'à Vladivostok en mer du Japon pour conquérir l'Asie. Objectif : porter les capacités de chargement annuelles de céréales de 25 à 30 Mt d'ici à juillet 2010. Une nouvelle centrale d'achat étatique est remise en selle et des subventions à l'export sont redéployées. « Pas moins de 10 Mt achetées à un prix élevé, sont prêtes à inonder le marché mondial », s'inquiète Michel Ferret.
- L'activité diplomatique redouble avec, à la clé, la signature d'accords bilatéraux, notamment avec les deux plus gros importateurs de blé, le Brésil (donnant-donnant : du boeuf contre du blé) et l'Egypte (en cours de négociation sur une base de 1 Mt en abaissant les droits de douane). L'aide alimentaire n'est pas en reste, avec pour destination l'Afghanistan et la Corée du Nord. Sans oublier, le rêve russe de constituer un « Opep des grains » avec l'Ukraine et le Kazakhstan.
Catherine Queheille
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